LE LANGAGE DES OISEAUX
L’arrivée des hirondelles dans la cour endormie sonne le retour du printemps. Leurs cris résonnent à travers le hameau, ricochant sur les murs des bâtisses assoupies. Avril chante au loin dans la vallée, porté par les choeurs d’oiseaux sauvages. Soudain, un nid composé d’une multitude de bruns apparait au creux d’une haie, ponctué de coquilles d’oeufs aux multiples bleu-vert. L’oiseau s’envole à la surface du tissu, y déposant son ombre comme un léger motif.
Au croisement de deux chemins, un faisan passe furtivement, déployant ses plumes majestueuses composées d’un camaïeu de bruns aux reflets violacés et dorés. Les plumes se transforment en paysages infinis, où voyagent les couleurs comme dans un monde miniature. Les motifs de plumages se déposent sur les voiles de cotons, dont la douceur et la légèreté évoquent la robe fine de l’oiseau. L’ikat et le shibori interprètent à leur manière la plume et toutes ses subtilités.
Le chant des oiseaux rayonne de mélodies enivrantes, qui longent les murs et caressent chaque visages. Les fils électriques sont comme des perchoirs, lignes de partitions sur lesquelles les oiseaux célèbrent la liberté. Les carreaux tissés jouent avec les rythmes et composent avec les couleurs leur propre mélodie.
